PLUME, récit initiatique, Fran Nuda
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J’aime les livres de Fran Nuda car ce sont des romans intelligents…
toutes ses histoires nous entraînent dans le tourbillon de la vie et
nous poussent à réfléchir sur nous-mêmes et le monde qui nous entoure. A
découvrir sans modération et à relire à chaque étape de notre vie, avec
un œil nouveau... ''
Sylviane Donnio, auteur aux éditions L'école des Loisirs et Mijade.
Plume, récit initiatique
Chroniques
Exercice difficile et périlleux que cette avalanche de mots qui déferle devant nos yeux et trouble notre esprit parce que certains mots sont évocateurs de souvenirs personnels douloureux. Fran Nuda est un auteur qui comme elle le dit dans son livre "a l'humilité de se sentir au service des mots". Je qualifierais cet écrit de philosophe mais pas cette philosophie qui fait croire que l'auteur parle une autre langue, non une philosophie poétique.
Liliane L.
PLUME est un livre qui se lit à en perdre le souffle. J'ai souri, j'ai été émue... J'ai été happée par les mots, les réflexions, les colères de Plume. Je me suis laissée prendre par la question répétitive du récit : " Je me demande après quoi tu cours " me disait ma mère, et les réponses apportées. C'est une lecture enrichissante, profonde et très agréable. Elle réveille l'enfant que l'on a été et bouscule l'adulte que l'on est devenu... J'ai également beaucoup apprécié les clins d’œil à Rimbaud, Baudelaire et Saint-Exupéry. »
M.P
« Comme un long poème... Je décrirais bien cet ouvrage comme un long poème qui virevolte, nous entraîne et dans lequel chacun pourra retrouver son essentiel. »
S. D
Plume n'est pas un bon cru mais un excellent cru. Tout comme son titre, je me suis envolée avec cette pluie voyageant dans les mots divinement bien écrits flirtant avec un univers poétique et lyrique, presque une douce chanson à mes oreilles. De splendides réflexions que ce soit sur des thèmes d'actualité comme les rumeurs ou d'autres plus sérieux. En tous les cas, Fran Nuda nous a transportés une fois de plus dans de la très bonne littérature de qualité que j'ai vraiment adorée. Mille mercis pour ce joli voyage à travers les mots. »
S.G
Une très ancienne élève qui danse avec les mots ; le temps n'existe pas.
Th. de F., professeur de danse, danseur et chorégraphe
EXTRAIT : page 16
Corde. La corde, dans la cour de
récréation de l'école,claque. Le bruit de la corde sur le sol, bruit sec,
bref, et répété. Musique. La musique de la corde fouette mes
oreilles et me réveille. Je vis, je vis au son de cette corde. Je vis et je
saute. Plusieurs fois. C'est bon, c’est exquis. Je jouis. Je n'ai pas dix ans
mais je sais ce que jouir veut dire. Pourquoi ? Je ne sais pas mais je sais que
je le sais. C'est inscrit, là, en moi. Ce mot m'appartient. La corde me caresse
la peau... Personne ne se doute de ce qui se passe, là, non loin d'eux. La
corde s'inscrit dans le registre de mes souvenirs.
Une grosse
et très longue corde, unique, sur la cour de récréation. Tant de petites filles
lui sautent dessus et comme elles semblent aimer cela ! Beaucoup plus que cette
sonnerie qui signe l'arrêt momentané de la corde à sauter. Fin de la
récréation, retour à l'encre violette. Elle coule de la plume et trace cette
tache que le buvard tente, en vain, de faire disparaître. Colère de la
maîtresse, effroi de l'enfant devant tant d'émoi. Pour une tache d'encre. Il
est des taches plus graves que l'enfant sait. Je le sais. Je sais mieux que la
maîtresse le sens du mot « tache ». Pourquoi ? Je ne sais pas. Je n'ai pas
encore dix ans, chaque chose en son temps.
Le temps,
prendre son temps. En ai-je le temps ? Je cours, je cours après mon ombre qui,
inlassablement, me poursuit et cela m’intrigue. Suis-je, à ce point, visible
pour que cette ombre ne me quitte pas d’une seconde ? Ma vie ignore les
secondes. Je vis à cent à l’heure mais seulement dans mon cœur. Ici, je stagne.
Ma vie d’enfant s’enlise quand, obligée, je la partage avec eux. Des heures
d’ennui. Des heures aussi longues que des jours. La nuit, seule, me ravit. Je
rêve, j’invente, j’imagine.
Je me crée une autre vie, bien meilleure que
celle-ci.
Je suis à
l’école et j’observe. J’observe comment ça doit être une élève. Mystère ! Je ne
comprends rien à ce fonctionnement, mais j’aime y être. Naître. Ici, j’existe.
Enfin, j’essaie, j’ai envie. J’ai envie de tenter ma chance de devenir une
élève, une autre moi-même à fabriquer de toutes pièces. Je rapièce l'être
oublié devenu cette ombre qui me persécute.
Je jouis de
ce savoir dont je m’empare comme un rempart. Un rempart devant les autres. Je
les regarde et je m’y perds. Je ne suis ni pour ni contre. Mais je suis bien
là. La maîtresse me le rappelle quand je m’évade un peu trop longtemps. Elle me
tend la perche, moins flexible que la corde, mais je l’accepte. C’est à l’école
que je décolle. C’est à l’école que je recolle les mille et un morceaux de mon
être explosé par je ne sais quel mystère qui m’obsède.
Fran Nuda
Très bons commentaires ... c’est agréable de voir qu’il existe encore des personnes qui savent apprécier les mots et la personne qui les alignent .
RépondreSupprimerBravo Fran, très largement mérité 😘
Ça va le faire ma cop ✌️😘
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