Suspension, Fran Nuda : ELIA


 Naître fille dans quelques parties du monde reste inacceptable encore de nos jours... au point de demander à la mère elle-même de tuer cette enfant pour lui éviter tout devenir... au point d'avoir créé un immense déséquilibre  hommes/femmes qui ne peut que nuire à l'ensemble de l'humanité. Nier cette identité féminine de l'espèce humaine conduit aux pires atrocités dans la plus grande absurdité. Notre petite Elia ne sera pas ou ne sera qu'une ombre discrète, quasi sans vie réelle. voilà pourquoi j'ai choisi cette toile de SYL peintre que vous pourrez retrouver sur sa page pro FB. Toutes ces toiles sont en vente auprès de l'artiste.

Fran Nuda
Site de l'artiste ici

 Elia ne sera pas… La vie ne lui sera pas offerte ou si peu… Par le fait de naître fille, Elia ne sera pas… dans le pays de ces hommes-là…
Elia eût été belle, brune, petite ou grande, heureuse ou malheureuse, mais, Elia ne sera pas… Aucune chance pour elle de se sauver de ce rien qui la détruit, parfois, déjà, dans le ventre de celle qui la porte, sa maman, elle-même contrainte, le plus souvent, de tuer cette enfant si celle-ci ose, tout de même, pointer son petit bout de nez innocent à la face du monde.
Eh oui, ce pays-là existe, nous le savons et n’y pouvons rien… ou presque…
Elia, de toute façon, même très résistante, dans ce pays de ces hommes-là, ne sera pas… ou si peu… Petite ombre chinoise, petite silhouette toute fine, presque invisible dans ce désert, si répandu un peu partout sur la terre, et privé de toute vie de femme… ou presque… et qui grandit dans la honte, pour être née fille.

Femme cachée, femme voilée, femme annihilée, femme mutilée, femme rejetée, femme achetée, femme martyrisée, femme-objet… du désir de l’homme, ou, puis, femme-objet de sa névrose, voire psychose, à lui, l’homme de base, élevé au sein du clan familial dans l’addiction d’un pouvoir accordé pour être né garçon, tout simplement…

Bien triste départ dans la vie pour ces deux acolytes, homme, femme, censés se rencontrer, malgré tout, pour perpétuer l’espèce du clan, au-delà de l’attrait possible, au-delà de l’amour improbable tant il reste en dehors de ce lien marchand qui va les unir surtout pour le pire, et pour toute la vie, sans autre espoir que celui de mourir dans cette aventure décidée d’avance et sans consentement des parties concernées. Il est encore, sur cette terre, des petites filles qui grandissent ainsi… quand elles vivent encore…
Dans les larmes incessantes de ces mères agonisantes, ces petites répliques au féminin, détruites dès leur premier souffle de vie, rejoignent le destin de toute femme sur la terre, elles entrent pour l’éternité dans l’histoire de toutes les L. qui les contiennent, elles, ces sacrifiées au nom des lois injustes d’hommes ignorants et prisonniers de coutumes meurtrières, oublieux du lieu d’où, eux-mêmes, viennent, détruisant, sans relâche, l’écrin sacré de toute vie sur terre.
Elia ne sera pas… sauf dans le cœur meurtri de sa maman… qui, jamais, ne l’oubliera… Elia ne sera pas… et si elle advient, elle ne saura être que… maman… mais pas pour longtemps… surtout si ne sort de son ventre que des petites copies d’elle qui rend l’homme de base fou de rage, au point de la répudier car, dans le pays de ces hommes-là, si l’enfant naît fille, c’est de la faute de la mère, de la mauvaise mère qui ne sait pas faire de garçon, même, si, depuis, l’on sait qu’il dépend surtout de l’homme de  faire naître une fille ou un garçon.
Mais qu’en sera-t-il de l’avenir de cette Elia, dans le pays où les femmes n’existent pas ? A cette question, aucune réponse encore… si ce n’est la mort… de son pauvre corps… quand, dans un sursaut de vie, Elia brave ceux-là mêmes qui, alors, barbares… la condamne à une mort atroce, quand elle ne demande, elle, qu’à vivre et exister, dans la dignité de sa féminité… 
 SUSPENSION, Fran Nuda : ELIA 

Commentaires

  1. Un texte bien sombre. Bien triste. Bien vrai hélas . L' espèce humaine n'a decidement rien compris à rien. Comment avoir de l'espoir dans l'homme et l'humanité en général lorsqu'on pense, vit et agit de cette façon. Vous m'écoeurez et je vous vomis. La femme est l'avenir de l'homme disait Aragon, que disait-il en cet instant.

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  2. Une horreur mais une réalité .
    Le masculin l’emportera toujours sur le féminin ,?et pourtant sans la femme , l’homme n’est rien .
    Merci Fràn , cette petite toile représente une fillette qui demande à la lune des jours meilleurs .
    Bises mon amie

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  3. Malheureusement ces pratiques existent dans certains pays.Un texte percutant pour dénoncer cette barbarie .La toile de Sylvie est en accord parfait avec ce texte .
    Excellent duo !

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  4. Association parfaite entre vous deux ! Un texte percutant, hélas d'une grande réalité encore d'actualité. Bravo les cops

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  5. Oui ce texte exprimé aussi bien l esclavage et l horreur fait par la loi des hommes que vivent certaines femmes dans le monde dans certains pays pas si loin de nous .!!!
    La toile de sylvie est superbe elle s' harmonise bien avec ce texte par cette petite fille qui implore la lune avec le souhait que que sa vie deviennent plus clémente
    Bravo à toutes les deux lyly

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