ENFANCES, Doisneau, L'Hôte, Am'Do Veia et Nuda

Voici une publication aux arts bien croisés, comme je les aime, connu, moins connu, voire inconnu... ensemble ici pour le meilleur et le dire, puisque dans la vérité de l'être. J'ai donc détourné quelque peu chanson et texte des deux auteurs et composé non pas une sonate mais une salade, au goût parfois âpre de l'enfance, quoi qu'on en dise, puisqu'on ne veut le plus souvent voir dans ce temps que bénédiction, mais la vie n'est jamais un long fleuve tranquille et c'est tant mieux, finalement. Mais l'enfance a ce pouvoir magique de  s'émerveiller d'un rien, un caillou, une plume, un bout de tissu, et tout un monde apparaît dans cet imaginaire qui dénouera l'histoire, déjà ; mais il faudra bien un jour, refaire le chemin à l'envers afin de rejoindre cet enfant que nous étions et que nous sommes encore, dans les ténèbres du passé qu'il suffit d'éclairer pour le retrouver. A chacun son chemin, à chacun de retrouver le fil afin de se mettre au monde, soi.

Fran Nuda

 


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 Extrait de PLUME, pages 26, 27, Récit initiatique

C'est un trou de verdure où chante une rivière, Rimbaud dans son poème, Le dormeur du val. L'enfance, un trou de verdure, parfois sans rivière. Un trou qu'il faudra un jour explorer si l'on veut comprendre cet(te) adulte devenu(e). Ou pas. Impossible de bien vieillir sans ce voyage intérieur. Descente au fond du trou. Refaire, à l'envers, l'histoire incomprise de son enfance, accroché(e) au fil fragile du souvenir. Pour cesser de courir, juste avant de mourir. Je persiste et signe pourtant mon agonie proche, tant mon souffle court m'oblige à la réduire, ma course, ma course folle vers la mort  évidente qui, pour un temps, me rassure.

Je me demande après quoi tu cours, me disait ma mère. Je cours après le temps, maman. Je te rattrape, toi qui, pourtant, avais quelques longueurs d'avance. Je cours après ta perte mais je peine à courir. Le temps me rattrape et je n'y peux rien. Rien ne peut arrêter le temps. Je déclare forfait, mon corps est las de tous ces trajets. Trajectoires illusoires de vies sans histoire. Chacun la remodèle, belle et heureuse,  pour éviter le couloir de l'entonnoir, si étroit, si noir. Comment vais-je y voir ?

Voir ou ne pas voir. Ou ne pas vouloir. Ne pas vouloir aller au bout de l'histoire. Transformer l'histoire en pouvoir. Je peux réécrire, à partir de mes souvenirs, une autre histoire. Je me crée un passé qui fonde au présent l'être que je suis. Je démantèle l'attelle. Je marche. Je marche droit. Ou pas. D'un bon pas. Ou pas. Pas à pas, je trace la ligne qui me définit... je ne suis plus la petite fille de maman. Je ne suis plus l'innocente gamine prise au piège des plus grands. Devoir. Fini le temps des devoirs à rendre comme à l'école. Faire face pourtant au devoir de vérité. La vérité passée et trépassée. Jamais ne reviendra le temps de ce qui s'est passé. L'enfance a déserté et Dieu a laissé faire. Et j'ai dû traverser le désert. Disert, mon propos se doit d'être disert pour faire entendre l'histoire. Histoire à rendre, enfin !

Je déterre l'histoire juste avant qu'on m'enterre. Je ne veux pas qu'on m'enterre. Une mise en boite suffit. Je la sais obligatoire. Je la veux sans Dieu. Sans Dieu et sans eux. Je veux et je peux fonder, fonder une famille. J'aime l'idée de la famille. Mais pas eux. J'aime l'idée de fonder. Fonder, foncer, forcer, forger. Je deviens forgeron. Je suis fille du Feu. Je fonde, à ma façon, ce qui m'a trahie. Je crée ma descendance, malgré l'errance.. Je suis fille du Feu créateur. Je deviens auteure. Auteure de fictions plus vraies que nature. Nature, berce-la doucement, elle a, parfois, trop froid. Rimbaud ne m'en voudra pas d'utiliser son vers pour me sortir du trou.

Fran Nuda, PLUME, Récit initiatique écrit en 2011, désormais en vente auprès de l'autrice, 13 euros.

 

 Description du récit initiatique, Wikipedia :

L'une des grandes caractéristiques du récit initiatique est de présenter un certain nombre d'épreuves et d'obstacles qui se déroule sur un temps assez long, et implique souvent des épreuves, des souffrances et dont le personnage doit triompher et sortir « grandi ». Le personnage en sort toujours transformé dans sa façon de penser et/ou d'agir, positivement ou négativement.


Commentaires

  1. Très beau reportage ma cop !
    L’enfance, les fondations, la joie de vivre, quand on est entouré d’amour .
    Évidemment fan de Doisneau, ou les noirs sont noirs, les blancs sont blancs, et tout y est tellement expressif ...
    un bon moment à te lire et à voir et revoir .
    Merci 😘

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  2. Super petit cocktail artistique ! Le petit voyage avec deux ambiances sur la vidéo plus le petit extrait de Plume que j'ai eu plaisir à redécouvrir en réalisant que ça faisant un bout de temps finalement que je l'avais lu ! haha Tout ça se mêle à merveilles :D Mako

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  3. Un beau moment à lire et relire et simplement regarder.
    Je repense souvent à mon enfance, épanouie, choyée et comme dit ma jumelle des fondations. Mes parents ont su les bâtir solides, dans l'amour et elles me servent tous les jours.
    Encore un très beau partage

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