En hommage à Israa Al_Ghomgham
Aujourd'hui, il me tient à cœur de rendre hommage à cette jeune femme qui est condamnée à être décapitée en Arabie Saoudite, Israa Al Ghomgham une militante et activiste pour les droits de l'Homme et notamment des femmes. Je n'ai pas entendu cet immense tollé qui inonda pourtant tous les médias lors d'un mouvement en faveur des femmes contre le viol et autres formes de mépris à leur égard... Décapiter serait-ce plus admis ou serais-je devenue sourde ? De ma modeste place, je lui dédie ce texte écrit dans un de mes ouvrages prêt à être édité... J'ai choisi cette photo sur le profil de Ching Yang Tung, plutôt que celle de Izraa pour illustrer ce propos qui n'a pas fini d'être d'actualité vu l'indifférence devant un fait qui devrait nous indigner tous, et surtout toutes. Tant de femmes de par le monde n'ont droit à rien pas même celui évident d'exister...
Fran Nuda
Elia
Elia ne
sera pas… La vie ne lui sera pas offerte ou si peu… Par le fait de naître
fille, Elia ne sera pas… dans le pays de ces hommes-là… dans de très nombreuses contrées de par le monde...
Elia eût
été belle, brune, petite ou grande, heureuse ou malheureuse, mais, Elia ne sera
pas… Aucune chance pour elle de se sauver de ce rien qui la détruit, parfois,
déjà, dans le ventre de celle qui la porte, sa maman, elle-même contrainte, le
plus souvent, de tuer cette enfant si celle-ci ose, tout de même, pointer son
petit bout de nez innocent à la face du monde.
Elia, de toute façon, même très résistante, dans ce pays
de ces hommes-là, ne sera pas… ou si peu… Petite ombre chinoise, petite
silhouette toute fine, presque invisible dans ce désert, si répandu un peu
partout sur la terre, et privé de toute vie de femme… ou presque… et qui
grandit dans la honte, pour être née fille.
Femme cachée, femme voilée, femme annihilée, femme
mutilée, femme rejetée, femme achetée, femme martyrisée, femme-objet… du désir
de l’homme, ou, puis, femme-objet de sa névrose, voire psychose, à lui, l’homme
de base, élevé au sein du clan familial dans l’addiction d’un pouvoir accordé
pour être né garçon, tout simplement…
Bien triste
départ dans la vie pour ces deux acolytes, homme, femme, censés se rencontrer,
malgré tout, pour perpétuer l’espèce du clan, au-delà de l’attrait possible,
au-delà de l’amour improbable tant il reste en dehors de ce lien marchand qui
va les unir surtout pour le pire, et pour toute la vie, sans autre espoir que
celui de mourir dans cette aventure décidée d’avance et sans consentement des
parties concernées. Il est encore, sur cette terre, des petites filles qui grandissent
ainsi… quand elles vivent encore…
Dans les
larmes incessantes de ces mères agonisantes, ces petites répliques au féminin,
détruites dès leur premier souffle de vie, rejoignent le destin de toute femme
sur la terre, elles entrent pour l’éternité dans l’histoire de toutes les Elles, ces sacrifiées au nom des lois injustes d’hommes
ignorants et prisonniers de coutumes meurtrières, oublieux du lieu d’où,
eux-mêmes, viennent, détruisant, sans relâche, l’écrin sacré de toute vie sur
terre.
Elia ne
sera pas… sauf dans le cœur meurtri de sa maman… qui, jamais, ne l’oubliera… Elia
ne sera pas… et si elle advient, elle ne saura être que… maman… mais pas pour
longtemps… surtout si ne sort de son ventre que des petites copies d’elle qui
rend l’homme de base fou de rage, au point de la répudier car, dans le pays de
ces hommes-là, si l’enfant naît fille, c’est de la faute de la mère, de la
mauvaise mère qui ne sait pas faire de garçon, même, si, depuis, l’on sait
qu’il dépend surtout de l’homme de faire
naître une fille ou un garçon.
Mais qu’en
sera-t-il de l’avenir de cette Elia, dans le pays où les femmes n’existent pas
? A cette question, aucune réponse encore… si ce n’est la mort… de son pauvre
corps… quand, dans un sursaut de vie, Elia brave ceux-là mêmes qui, alors,
barbares… la condamne à une mort atroce, quand elle ne demande, elle, qu’à
vivre et exister, dans la dignité de sa féminité…
Fran Nuda, Suspension
oui une bien triste nouvelle que celle-ci. Un texte fort et puissant au service d'une cause essentielle. Que ce blog puisse servir et diffuser largement. Merci d'exister.
RépondreSupprimerUne nouvelle à confirmer cependant... toutefois, il est clair qu'elle est emprisonnée sans aucune autre raison que celle de défendre les droits de tout humain sur la terre. Quant au texte, il est extrait d'un de mes ouvrages où j'aborde, sous différentes formes, ce temps suspendu que toute femme pourrait saisir pour prendre en main son destin plutôt que de le laisser entre les mains de l'homme, sans pour autant s'opposer à lui mais bien marcher de son propre pas à ses côtés ; apprendre ainsi, chacun, à réguler son pas à l'autre...
Supprimer
SupprimerIsraa Al-Ghomgham a-t-elle été décapitée ?
Non, à ce jour, sur un média fiable, pas d'exécution en date du 23 août 2018 Par Rachid Barbouch Blog : Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité
Depuis plusieurs jours de fausses informations circulent sur le sort réservé à la militante chiite des Droits de l’Homme Israa al-Ghomgham que d’aucuns ont donné pour morte, décapitée publiquement par le régime saoudien.
La militante des Droits de l’Homme saoudienne donnée pour morte dans un premier temps croupit en fait encore dans les geôles du royaume wahhabite.
Son procès vient de commencer mais aucune sentence n’a encore été prononcée à son encontre. Arrêté pour avoir participé, selon les autorités saoudiennes, à des mouvements de protestation dans le royaume, elle risque gros.
Le procureur aurait requis la peine de mort contre elle ce qui signifie qu’elle pourrait être décapitée publiquement si la justice viendrait à suivre les réquisitions du parquet.
Des internautes avaient fait circuler dans les réseaux sociaux une vidéo montrant une femme ligotée, tout de noir vêtue, qu’on avait fait passer pour Israa al-Ghomgham suppliant son bourreau en arabe: « Je n’ai tué personne... » avant de finir la tête tranchée d’un coup de sabre.
La femme en question serait en fait une femme Birmane sur laquelle a été appliquée la Loi du Talion ( القصاص ) pour avoir tué en violant avec un bâton une fillette et non Israa al-Ghomgham .
La photo d’une femme voilée qu’on a présentée également pour Israa al-Ghomgham est en fait celle d’une certaine Badaoui. Curieusement, la seule image qu’on a de la militante saoudienne remonte à son enfance.
Bien sûr le sujet est plus que prégnant, et ne peut nous laisser indifférente.
RépondreSupprimerBien sûr, cette femme mène ce combat jusqu'à la mort peut-être, parce que la justice de l'Homme l'a choisi ainsi.
Il est vrai que la photo est cohérente. Elle est poignante.
Cette femme priante, la main contre cette vitre sur laquelle des gouttes, telles
des larmes expriment peut être les lamentations de cette femme.
Très digne, les yeux fermés, elle prie.
Qui est-elle ? quelles sont ses sujets de prières, quelles sont ses soucis.
Elle est voilée.
Elle porte en sa main un chapelet musulman.
Son silence et son attitude sont respectueux.
Dans ce silence, elle est seule à confier son mystère, son fardeau, ses doutes...
C'est peut-être là sa seule liberté.