Je est un autre, disait Rimbaud
Devenir ce que l'on est... Qui n'a rêvé au plus profond de soi cette dimension de l'être qui affleure à l'adolescence pour nous dire " sors-moi de là car je suis le meilleur en toi qui attend de naître " et qui, le plus souvent, meurt dans les injonctions diverses et subies. Ce langage qui le sculpte pour le pire ou le meilleur... Le meilleur, cette dynamique joyeuse de l'Être qui veut vibrer, qui ne demande qu'à vivre... mélodie bien douce de la matrice qui nous fit naître au monde... enfin, en apparence, car il nous faudra un jour le faire nous-mêmes si nous voulons devenir ce que l'on est et boucler la boucle avant de disparaître... en apparence...
Fran Nuda
Photo prise à la pointe de Pen-Hir, printemps 2016
Un texte écrit il y a déjà quelques temps mais dont le sens, je l'espère, est au-delà du temps...
Saurai-je le dire, l'écrire
Ce sentiment prenant de déception
La mort de l'élan et l'envie de pleurer ?
Mais voici déjà ce vent léger de liberté
Qui sèche les larmes et caresse la joue.
Pétri aux sentiments de l'Autre, extraire
De la gaine un être bien connu du Soi.
Empli de lumière il lui tient chaud ; seul
Il se dresse, marche, singulier et présent.
Mais un autre, plus sournois, en lui, se terre,
Ce sentiment prenant de déception
La mort de l'élan et l'envie de pleurer ?
Mais voici déjà ce vent léger de liberté
Qui sèche les larmes et caresse la joue.
Pétri aux sentiments de l'Autre, extraire
De la gaine un être bien connu du Soi.
Empli de lumière il lui tient chaud ; seul
Il se dresse, marche, singulier et présent.
Mais un autre, plus sournois, en lui, se terre,
Qui a peur, qui court après son ombre
Veut ne jamais cesser de jouir, de jouer...
Il dévale la pente à grandes enjambées
Essoufflé, il se terre, encore et encore...
Que n'est-il l'autre Autre après qui il court
Essoufflé, il se terre, encore et encore...
Que n'est-il l'autre Autre après qui il court
Et qu'il aperçoit dans l'interstice de son être ?
Enfin oublier en lui celui qui se noie
Enfin oublier en lui celui qui se noie
et dont il voudrait se défaire
se défaire, se défaire...
se défaire de toutes ses affaires
qui l'encombrent et le comblent
Lui qui se voudrait un puits sans fond
sans fond, sans fond, sans fondre
fondre dans ce qui n'est pas lui
luire à l'ombre du Soi
choir et prendre racine
mot à mot, là-haut
dans la langue des oiseaux.
se défaire, se défaire...
se défaire de toutes ses affaires
qui l'encombrent et le comblent
Lui qui se voudrait un puits sans fond
sans fond, sans fond, sans fondre
fondre dans ce qui n'est pas lui
luire à l'ombre du Soi
choir et prendre racine
mot à mot, là-haut
dans la langue des oiseaux.
Fran Nuda
" Ta seule obligation en cette vie est d'être vrai envers toi-même " Le messie récalcitrant de Richard Bach
" Ta seule obligation en cette vie est d'être vrai envers toi-même " Le messie récalcitrant de Richard Bach
Très joli texte . Il ne faut pas se mentir mais se laisser porter et voler de ses propres ailes , avancer ...
RépondreSupprimerBon je remets mon commentaire..... juste pour dire que ce texte est de toute beauté Fran.... vraiment superbe !! 😊
RépondreSupprimerTrès beau texte.Être soi-même,s'accepter et prendre son envol.
RépondreSupprimerJe n'avais pas vu/lu ! Une superbe Poésie et une photo magnifique ! Merci Fran !💙🐦 Belle journée d'Automne ! Bizzzzz
RépondreSupprimerUn très beau texte superbement illustré. Être soi et prendre son envol. Il est tellement facile de se fourvoyer hélas
RépondreSupprimerLa quête oublié que tout un chacun devrait courir!! Oubliée de par l'esprit court si court de l'homme
RépondreSupprimerqui se vautre dans l'apparence et le reflet....mais ou est tu? Vraiment? rien n'est simple mais dans le vrai on voit enfin la lumière! Un grand bravo pour ton texte qui dit tout Fran!! Big bisous!
Texte magnifique qui dit beaucoup ,s accepter ce n' est pas facile le chemin est long pour y arriver !!!
RépondreSupprimerTrès belle photo de cet oiseau symbole de prendre son envol ...
Merci Fran pour savoir avec tes mots de tout dire
Marwychkka lyly
Certes, Fran, ce poème vogue au-delà d'un temps ! Excuse ma lecture si elle est trop personnelle ! Le lecteur peut devenir acteur lorsque le texte est aussi dru ! C'est une présence qui s'offre en porte-parole de plusieurs périodes de la vie : flambant toujours d'adolescence par tes jeux de mots justes et propulseurs d'idées, ces vers chantent larmes et liberté de l'apogée, se font porte-parole pour qui en a besoin des moments de doutes et des déceptions de l'âge mûr, et à l'horizon pointent, loin encore, les hésitations de l'âge avancé, faut-il sombrer dans le puits ou s'alléger en sagesse capable de relier les racines aux oiseaux ! La force de ton texte intense fait jaillir tout le bouquet de vie en un seul temps !
RépondreSupprimerThierry Châtel