Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al Joundi
Je reviens vers vous en compagnie de mon amie M.Y que je vous ai déjà présentée à travers ses haïkus écrits peu de temps avant de nous quitter. Aujourd'hui je la laisse vous parler de cette pièce Le jour où Nina Simone a cessé de chanter de Darina Al Joundi. " Toute l'histoire du Liban contemporain en l'histoire d'une personne " nous dit Maya, elle-même, libanaise et bien sûr particulièrement touchée par ce texte dit avec une puissance et une présence indéniables... Mais elle en parle beaucoup mieux que moi et je lui laisse la parole...
Fran Nuda
Fran Nuda
Video PROMO de la pièce
Dans sa robe couleur sang et ses longs cheveux noirs,
Darina Al Joundi, actrice née au Liban, présente seule en scène une pièce
composée de sept tableaux dans lesquels elle relate son histoire, celle qui la
relie à son père et qui l’a faite telle qu’elle est, une éternelle révoltée, et
celle de la guerre civile libanaise, aux odeurs de souffre qui est devenue sa
propre guerre, guerre du corps et de l’esprit qui se libèrent de tous tabous. «
C’était la guerre. La folie venait de commencer. Nous étions libres ».
Le soir des funérailles de son père, mort en avril 2001,
Noun (surnom de Darina) coupe le son des psalmodies du Coran qui accompagnent
obligatoirement cette cérémonie. L’acte provoque un grand scandale dans sa
famille. Noun décide de s’enfermer à double tour avec son père pour lui dire ce
qu’elle a sur le cœur, lui rappeler toutes les leçons de liberté qu’il lui a
données.
Noun est libre face à la mort, mais une simple porte la
sépare d’un monde hostile. Au fil des évocations, Noun quitte le paradis perdu
de son adolescence, de ses révoltes pour se confronter à la fin à un monde, à
une société qui interdit à la femme l’exercice de la parole, du rêve et de la
révolte. Spectacle bouleversant où la conteuse nous parle avec ses yeux de
braise et son corps de déesse pour mieux expulser le mal. Elle nous transperce
: c’est du théâtre consolation, c’est du théâtre révélation. Elle raconte une
histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute
l’histoire du Liban contemporain en l’histoire d’une personne, fidèle au rêve
persistant d’un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n’est pas
négociable.
Ce rêve va pourtant se fracasser
sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible,
le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles
sociales et de convenances religieuses défie la société qui va se venger
durement contre la jeune insoumise.
Sublimes texte et vidée.Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerDans cette vidéo mon regard se pose sur cette belle femme aux yeux de braise ,chevelure noire de jais ,qui envois cette force ,cette rebellion permanente ,cette souffrance avec parfois humour où l'on ressent ce Liban terrasser par la guerre ,où l horreur devient quotidienne ou la peur n est qu une source de survie ,au milieu de la folie ,...Cette artiste Darina Al Joundi seule sur scène emboîte avec aisance la personnalité et le souvenir de Maya admirative et plein de tendresse de ce père où la liberté n était pas nègociable!!!
RépondreSupprimerentendez là!!!
merci Fran pour le partage
Très impressionnant !! La vidéo est prenante, te texte touchant ! Merci du partage !
RépondreSupprimerQuelle vidéo ! Quel texte !!! J'ai adoré, j'ai bu ces paroles, ces mots de Maya. Je m'en délecte jusqu'à plus soif, jusqu'à plus faim. Merci Fran pour ce beau partage. Je le decouvre sans doute tard, mais pas trop tard. J'ai aimé...
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